Le rêve du samedi soir. Deuxième partie

Le type rit. "Pour qui elle se prend cette petite pute?". Il ne verra jamais partir le genou de la fille vers son entre-jambes. La violence du coup envoie ses bijoux de famille voir du pays. Il lâche le couteau et s'effondre au sol. Sans un cri, car bien-sûr, la douleur l'empêche de respirer. Recroquevillé comme un enfant par terre, il cherche à retrouver son souffle, tel un poisson hors de l'eau. La fille lui balance alors un coup de pied au visage, avec tout l'entrain dont elle est capable. Son talon s'enfonce violemment dans la chair de sa joue et plonge jusqu'au cartilage de son nez. Reprenant son élan, elle balance à nouveau son pied dans sa poitrine. Elle sent les os de son torse se briser sous la force du coup. 

Il a à peine bougé. Il n'a pas crié. Elle  peut encore sentir son parfum dégueulasse, mêlé à l'odeur de son sang. Ou peut-être est-ce son propre sang. Elle s'est méchamment mordue la lèvre en le frappant, comme pour exciter sa fougue. Elle ne sait pas s'il respire encore et après tout, elle n'en a rien à foutre. Ce n'est pas la première fois que ce genre "d'incident" lui arrive. Ce n'est sans doute pas la dernière non plus. L'année d'avant, elle avait tabassé à mort sa "connasse" de voisine. Elle ne se souvient plus pourquoi, mais elle sait que c'était une pute qui la faisait chier. Et puis de toute façon, tout le monde s'en tape. Personne ne lui a posé de questions, personne n'a cherché à savoir, elle n'a pas eu à expliquer. Elle n'aurait sans doute pas trop su quoi dire de toute façon.

Les deux autres types n'ont pas bronché devant le massacre de leur acolyte. Ils regardent d'un air ahuri cette fille sans âge, maigre et mal fagotée, qui vient presque de tuer leur ami en quelques secondes.  Comment est- ce possible ? Comment une nana pareille a t-elle pu bousiller  les côtes d'un homme d'un seul coup de pied ? On fait quoi maintenant ?

"Je suis crevée là, je rentre. Cassez-vous."

"Putain de psychopathe..."

 Ils lui foncent dessus. 

à suivre...