jeudi 22 janvier 2009

(parenthèses)

Salut les copains,


Je fais ici une parenthèse, pasque je me suis fait "enchaînée" par Léti, qui me dit que je dois dire sur mon blog,"qu'est ce que j'écoute comme zikmu en ce moment". Alors parce que je suis sympa (et très obéïssante), je vais partager avec toi, lecteur adoré, mes petits plaisirs auditifs. (parce que bien sur, ça t'intéresse...)Mais étant donné que le thème de ce blog, c'est "et si on racontait des conneries pour changer?" je vais mélanger des trucs vrais et des trucs faux. Hin hin. à vous de dire le vrai du faux. Et après, ceux qui veulent jouer sur leur blog à eux, bas allez-y, faites vous plaiz, c'est trop bien de jouer.


ps : pour pimenter le jeu, tu peux aussi dire si t'aimes bien qu'est ce que j'écoute (enfin si t'arrives à savoir si je mens ou pas....). Certains morceaux à suivre sont tellements bons que j'en ai eu des fractures d' oreilles, et d'autres tellement mauvais que j'ai presque failli me souhaiter la mort. Alors voilà, ô lecteur, toi aussi, votes pour la fracture ou la mort ! ("jen ai une fracture de l'oreille tellement c'est du bon" / "je me souhaite la mort si on coupe pas le son" - possibilité d'abréger en "Bien" ou "Pas bien".)


En bonus cadeau top super pour celui ou celle qui trouve toutes les bonnes réponses : une spéciale dédicasse dans ma prochaine histoire... Trop chouette !



Playlist du moment :

  • Arts the beatdoctor (y en n'a pas sur deezer alors pour toi, lecteur, attention la fracture des oeils et des oreilles en direct de Youtube)


ou ici
je mets un lien au cas où ça marche pas en direct, car oui, comme chacun sait, je suis THE quiche de l'informatique...

Finalement, pour la fracture des oeils, on repassera sur celle-ci, y a pas de clip.
  • Tumi and the volumes 


ou ici

  • Antipop Consortium 

Découvrez Antipop Consortium!

  • Chin Chin 

Découvrez Chin Chin!


  • Gonzales

Découvrez Gonzales!


  • Britney Spears

Découvrez Britney Spears!


  • Joe Dassin 

Découvrez Joe Dassin!


  • Spice Girls

Découvrez Spice Girls!


  • Beirut

Découvrez Beirut!


  • Kora Jazz Trio

  • La Kemia (ah...problème, j'en trouve nul part de ça et j'ai pas le temps de faire des fouilles trop profond alors tant pis, vous viendrez à la maison!)

  • Roy Hargrove (même si c'est pas le morceau que je voulais, ça vous donne le ton)

Découvrez Roy Hargrove!


  • Star Academy # 1


Découvrez Star Academy I!



Bon bas voilà, c'est ma musique du moment. 

Et maintenant, à vous de jouer les copains !

Bien à vous, 

Cécile

mercredi 21 janvier 2009

Sac de noeuds. Deuxième partie.

Micéna et Picalia étaient âgées de vingt-six ans quand je les ai rencontré. Elles étaient d'élégantes jeunes femmes, très distinguées. Leur condition exceptionnelle de siamoise ne les empêchait pas d'être féminines, voire même attirantes. Tout de fois, elles fuyaient comme la peste les propositions obscènes qu'elles recevaient sans cesse.

Puisque j'aborde le sujet, autant faire un point sur le plaisir chez les siamois. Comme je vous l'ai expliqué plus tôt, le corps du siamois est oragnisé différemment du notre. Pour une personne de condition normale, le cerveau est la source de toutes les sensations et sa sexualité lui appartient. Nous ressentons le plaisir à notre façon et si les choses se font correctement, nous découvrons, puis choisissons comment nous faire du bien. Ce concept de plaisir est totalement remis en question dans le cas du siamois. Je développe ici le cas du bitorsique, pour vous aider à comprendre mes deux héroïnes.

Prenez par exemple, un plat que vous aimez, peu importe lequel. Vous ressentez du plaisir à manger, vous le dégustez avec délectation, vos papilles envoient des signaux à votre esprit vous indiquant à quel point vous aimez ça. Vous finissez par vous connaître, par forger votre personnalité. Nos sens nous permettent de vivre en tant qu'individus à part entière. Sans eux, nous ne serions que des robots identiques.


Notre plaisir nous appartient. Chacun ses réactions : nous n'aimons pas les mêmes sons, les mêmes saveurs, nous n'avons pas les mêmes zones érogènes. C'est en partie une question d'électricité. Le réseau de nerfs qui circule dans le corps est relié au cerveau. Lors d'un contact physique, votre sens du toucher vous signale que c'est bon par l'intermédiaire de votre cerveau. Vous pensez : "C'est bon." Physiquement, l'assemblage des substances chimiques et d'électricité de votre organisme opère de savants mélanges hormonaux, avec ce message précis : cette caresse me fait du bien.


(Je prends le parti de ne pas considérer la part émotive ici. Car il est évident que le bagage culturel et émotionnel de chacun influt sur nos sens, mais ce qui m'intéresse ici, c'est le corps en tant que tel.)

Pour des siamois, tout le système des sens s'effondre. Chaque cas est unique et différent.


- le système partagé : Touchez l'un, l'autre le sent aussi. Ils sont en harmonie parfaite et ressentent absolument tout ce que l'autre sent. L'un mange, l'autre ressentira, non pas le goût de l'aliment, mais le plaisir ou le dégoût qu'il procure. La fusion de leur corps est telle que le système nerveux est complètement chamboulé, emmêlé de part et d'autre. ILs sont deux mais ne font qu'un. Malgré deux cerveaux distincts, ils sont en harmonie totale, parlent en même temps, bougent en même temps. En ce qui concerne la vie sexuelle, elle s'opère donc en fusion avec un tiers. Etant donné qu'il n'y a qu'un seul organe sexuel pour deux, le plaisir est équitablement partagé pour les deux frères ou soeurs. (J'ai d'ailleurs eu l'occasion de discuter de ça avec deux frères que j'ai connu, qui recevaient sans cesse des propositions de relations. Ils finirent par se marier avec une femme qui, contrairement aux autres, n'était pas complètement obsédée par ce principe du plaisir partagé.)


- le système parallèle : Touchez l'un, l'autre ne le sent pas. Chaque être est parfaitement indépendant jusqu'à l'endroit où les organes se rejoignent. L'avantage pour les siamois de ce type est qu'ils peuvent chacun développé leur personnalité. Leurs sens sont à eux seulement, et bien qu'ils soient anormalement reliés à une autre personne, ils sont capables de ressentir eux-mêmes les choses. Et puisque leurs systèmes digestifs sont distincts, ils n'ont pas de soucis à commander un plat que l'autre détestera. Ils sont donc deux personnes différentes littéralement attachées l'une à l'autre.


La grande complication de ce cas est bien entendu évidente. S'ils sont deux personnes différentes, mais avec une seule paire de jambes et un seul organe sexuel, comment font-ils pour vivre ?



Comme je vous l'ai dit, il arrive malheureusement que la partie basse du corps ne soit reliée que sur un seul des cerveaux. L'autre siamois se voit alors privé de sexualité, de liberté de déplacement. De ce type d'afflictions découle une longue dépression et très souvent des graves problèmes psychologiques. C'est assez semblable à un handicap moteur, empêchant un sujet de sentir quoi que ce soit dans le bas du corps. Mais il a su ce que c'était de marcher ou d'avoir conscience de son sexe. Il connaît. Bien qu'il en soit privé, il a au moins la chance de savoir et d'en avoir profité. Un siamois qui naît sans être "connecté" ne le saura jamais. C'est pour lui parfaitement abstrait. Comme si l'on tente d'expliquer les couleurs à une personne née aveugle.

Micéna et Picalia étaient encore différentes des cas normaux. Elles étaient de parfaites siamoises. Et si je vous dis "parfaites", c'est parce qu'elles avaient le corps le plus compliqué que j'ai jamais vu...

jeudi 15 janvier 2009

Sac de noeuds.

L'histoire que vous allez lire en tirée de faits réels. Le respect de la vie privée des protagonistes m'oblige cependant à modifier leurs noms.

L'histoire que je m'apprête à vous conter aujourd'hui est celle de Micéna et Picalia. Je les ai rencontré lors d'un colloque médical à Vienne. Elles étaient de magnifiques soeurs siamoises. Vous ne le savez peut-être pas, mais c'est un fait courant de nos jours. Bien sûr, la plupart des enfants siamois meurent jeunes car leurs organes se développent étrangement. Les techniques séparatrices ont beaucoup évolué ces dix dernières années, mais le corps conserve encore bien des mystères. Dans le cas de nouveaux-nés siamois, la survie dépend du type de jonction des corps et du pays dans lequel ils naissent. Pour ceux qui survivent, c'est simplement que la nature a bien fait les choses. Leurs (ou le) corps est suffisamment résistant pour affronter la vie. Pour les autres, gageons que les parents n'avaient sans doute pas une très bonne alimentation.

Il y a les siamois monotorsiques : ce sont ceux qui ont deux têtes mais un même corps. Ceux-là sont peu résistants, ils ne vivent généralement pas plus de trente ans. C'est souvent parce que l'une des têtes souffre de malformations irréparables. La plupart du temps, cette difformité touche l'afflux sanguin vers le cerveau. S'il n'est pas correctement alimenté, ce dernier peut présenter toutes sortes de pathologies. Un des sujets est alors très inférieur à sa moitié, sur le plan psychologique autant que physiologique.  Malheureusement, ces malformations entraînent la mort. Et lorsqu'une des têtes vint à mourir, l'autre est alors sûre de voir sa fin arriver, le système nerveux ne supportant pas l'absence inopinée d'un morceau du puzzle. Sans parler des infections dues à la nécrose des artères et de la peau. Quoi qu'il en soit, il est difficile de s'imaginer vivre tous les jours avec une tête complètement sous-développée à côté de la sienne. 

 Il y a ensuite les siamois bitorsiques, comme nos deux soeurs. Ce type dispose de deux torses parfaitement indépendants, mais d'une seule paire de jambes. Chaque torse a son propre coeur, ses poumons, son système nerveux et son appareil digestif. La jonction s'opère le plus souvent au niveau du bassin. Et c'est là le problème majeur des siamois de ce genre. Puisque chaque sujet s'alimente de façon autonome, il doit évacuer ses besoins quotidiennement. Or, il arrive parfois que seul l'un des sujets ait l'appareil digestif relié aux bons organes, laissant l'autre forcé d'utiliser un système d'évacuation alternatif, facilement mis en place dès la naissance. C'est une procédure relativement simple mais désagréable. Vous ne le verrez jamais dans les films, et c'est pourtant la triste vérité. C'est d'ailleurs la source de graves discordes dans certaines fratries.

Il existe aussi d'autres sortes de siamois, plus simples. On trouve de nombreux cas de jonctions dorsales ou membranes. Un bras ou une jambe pour deux, ce genre de choses. Les médecins tranchent facilement la question de qui va garder le membre dans ces cas-là. Tout dépend de la place des os et des artères. Celui qui serait en danger de mort lors de l'amputation garde la partie à séparer. L'autre jouit alors d'une greffe ou de la mise en place d'une prothèse. Ces cas-là ne sont plus d'un grand intérêt aujourd'hui, car ils sont très fréquents et facilement opérables. La science a mis au point des techniques formidables permettant de remplacer le système nerveux endommagé lors d'une opération, ou encore capable de recréer une moelle épinière à celui qui y laisse un morceau de la colonne vertébrale. Il se peut que quelques personnes de votre entourage ait même subit ce genre d'opération, sans que vous ne le sachiez. La chirurgie esthétique fait de véritables miracles. 

Les cas les plus passionnants pour les médecins restent ceux qui sont unis pour l'éternité l'un à l'autre : ceux ne disposant que d'une seule paire de jambes et d'un seul système reproductif. Et malgré les avancés fabuleuses de la médecine moderne, jamais nous n'avons vu de siamois volontaires pour tenter l'opération. Imaginez une seconde perdre ce qui fait de vous un homme ou une femme au profit de l'autre ? Par ailleurs, le problème majeur des siamois de ce type reste l'usage de ses fameuses jambes. Nous n'avons pas ce problème évidemment, et j'imagine qu'il est très difficile pour vous d'imaginer qu'une autre personne que vous-même puisse disposer de votre corps. Dans le cas des siamois, le suivi psychologique devient absolument nécessaire. Pour bouger, se déplacer, les deux frères ou soeurs doivent sans cesse  s'accorder ! Et là encore, il arrive parfois que l'un ait le dessus sur l'autre... Un  cerveau va avoir le contrôle total des jambes : l'autre sera obligé de toujours négocier ses déplacements, prisonnier de son frère ou de sa soeur. Cette condition mène à de désolantes situations de dépressions nerveuses, voire de suicides. Parfois encore, l'un a le contrôle du sexe mais pas des jambes. Ne vous faites pas d'illusions cependant : les cas d'ententes parfaites et cordiales sont rares ! Bien qu'unis par le corps, les esprits luttent. Lorsqu'un parti est lésé, la rancoeur et la jalousie peuvent mener à des affrontements terrifiants. (J'ai entendu parler de combats de siamois ayant lieu dans certains pays, mais je n'en ai jamais réellement vu).

Chaque cas est différent et unique. C'est donc une question extrêmement pointue et à laquelle aucun médecin n'a pu réellement remédier.

Mais revenons plutôt à nos deux soeurs...

lundi 12 janvier 2009

Le rêve du samedi soir, suite et fin.

Elle se tient prête. D'un geste vif, elle ramasse le couteau au sol. Un des types arrive vers elle par la droite et lance son poing. Elle esquive le coup et lui plante la lame dans l'oeil. Il hurle et s'écroule, le visage ensanglanté. La plaie est profonde. Elle a percé violemment et le sang s'échappe entre les doigts du type. Elle se tourne alors vers l'autre. Il s'arrête net. Il n'est pas du genre peureux. Il s'est battu plus d'une fois. Il est grand, un peu maigre, mais a foutu quelques bonnes raclés à chaque fois qu'il a pu. Mais cette fille lui fait peur, et c'est une sensation étrange pour lui. Jamais il n'avait vu une fille se battre comme ça, contre deux mecs deux fois plus forts qu'elle et les terrasser en quelques secondes, sans aucun effort apparent. Il ne sait plus très bien quoi faire. Se battre aussi ? Il a confiance en lui, il sait qu'il est plus fort qu'elle. Mais un coup d'oeil au sol lui rappelle les dégâts que cette tarée peut faire. La folie impressionne les plus téméraires. Il lui fait alors face, indécis.

- "Bas alors mon coco, t'as fait dans ton froc ? Tu peux encore te casser, j'en ai rien à foutre de ta vieille gueule de merde.  Je l'ai dit à ton pote tout à l'heure, je suis fatiguée, je veux rentrer."

Il n'ose pas répondre. Elle veut bien le laisser partir, indemne. Il la croit quand elle lui dit qu'elle n'en a rien à foutre. Il la dévisage. Elle n'est pas aussi jeune qu'elle en a l'air à première vue. Ses vêtements sont sales, vulgaires et bon marché. Ses petits yeux sombres sont cernés, rougis. Ses traits sont grossiers, embrumés d'un maquillage outrancier.  Elle le contemple avec dédain, attendant qu'il se décide à agir. Il ne comprends toujours pas comment elle a fait pour rassembler autant de force. Elle est rachitique, sèche. Le genre de meuf qui devrait tomber comme une merde si tu lui fous une gifle. Mais elle est là, postée sur ses talons, les cheveux hirsutes, à attendre gentiment de l'envoyer au tapis avec ses potes. Il transpire comme un boeuf, il sent une peur incontrôlable monter en lui, il ne sait pas quoi faire. Il ne veut pas être mis KO, il ne veut pas mourir. Au fond, il sait qu'il devrait se barrer, sans se retourner et tant pis pour les deux autres. Ils ont voulu jouer et ils ont perdus. C'est la vie. Mais il ne peut pas. Il est cloué au sol, attiré par cette fille dangereuse, pétrifié et tremblant. 
C'est à cet instant qu'il a su pourquoi il avait tellement peur. Il l'a vu dans ses yeux : elle n'a pas peur. Elle n'a pas eu peur, pas même un seul instant. Il en est sûr. C'est comme si elle avait abandonné de ressentir ça depuis longtemps en réalité. Elle est inconsciente, habite son corps comme par défaut, et s'est fait une raison de vivre comme ça. La personne qui n'a peur de rien est certainement celle qu'il faut craindre le plus. Il se dit qu'il doit arrêter ses souffrances, mettre un terme au massacre, soulager cette fille, la laisser dormir. 

Il tourne les talons et se dirige vers la voiture. Il entends les talons de la fille se remettre en marche. Il ouvre la portière et prend son flingue. Il se redresse et tire. Elle tombe. 
- "Bon voyage mademoiselle."